Restructuration lourde d'un batiment public en médiathèque et salle de spectacle
l'âme du tivoli
L'agglomération Montargoise a lancé un concours en 2004 afin de réaménager en médiathèque et en salle de spectacle, un bâtiment de type administratif, situé sur une île du Loing.
Nous souhaitions un volume adapté aux nouvelles fonctions qu'impose un tel ouvrage mais des contraintes de réglementations urbanistiques ont obligé à conserver une partie de l'existant.
Le parti a donc été pris de conserver 10% de l'ancien complexe.
"Se cultiver en s'amusant"
Notre volonté première était de supprimer le côté solennel que peut présenter une bibliothèque traditionnelle.
Notre démarche a été de globaliser la demande du client en liant architecture, architecture intérieure et design, nous permettant d'assumer l'entière responsabilité fonctionnelle et esthétique de l'oeuvre.
La médiathèque
La triple peau de la façade sud permet de filtrer et de tamiser la lumière. Trois éléments distincts la composent : une cotte de maille, des cerfs-volants (toiles tendues colorées) et un mur-rideau. L'apposition de ces trois corps autorise une filtration douce et colorée à l'intérieur tout en conservant une luminosité optimale.
La nuit, l'épaisseur de ce mur virtuel (80 cm) et le jeu des ombres au travers des cerfs-volants amènent une lecture différente de celle de la journée.
La salle de spectacle
C'était la partie existante et disgracieuse de l'ancien bâtiment. Nous l'avons enfermée dans une "boîte en inox" et proposé de lui adjoindre une salle d'exposition.
Les grands murs inclinés reflètent l'environnement naturel tout en le déformant.
Derrière ce parallélépipède de métal, des coursives distribuent la scène et les loges.
La proue du bâtiment est destinée aux loges des comédiens avec une vue directe sur le Loing.
Le parcours
Le visiteur arrivant de la passerelle est conduit au « soufflet de verre » conçu volontairement étroit.
Ce rétrécissement volumétrique influe sur le ressenti du visiteur :
Le passage « zone étroite / volume libre et aéré » accentue ainsi l'impression d'espace et d'apaisement lorsque l'on pénètre dans la zone de consultation.
Evolutivité, mobilité
Connaissant l'évolution à venir d'un tel bâtiment (modification des supports présentés, évolution croissante des domaines espace jeunesse, adultes, ou multimédia) nous avons tenu à pouvoir gérer l'espace de la façon la plus libre possible.
L'intérieur est combiné de manière à permettre une grande souplesse dans la disposition du mobilier. Nous l'avons voulu adaptable, mobile et faisant partie intégrante de la mise en scène intérieure.
La mobilité est sans contrainte grâce à des saignées techniques en faux plafond regroupant l'éclairage général, (courant fort et le courant faible). Les connections se font grâce à des perches. L'utilisateur, peut donc, à sa convenance, recomposer les espaces sans modification structurelle.
Le Mobilier :
3 axes de travail
1) les meubles
A partir d'une base commune, nous voulions un mobilier déclinable à plusieurs fonctions telles que :
- Table de consultation
- Table multimedia
- Bornes audio et OPAC
- Bac à CD et DVD.
Grâce à un système de vérin et poulies intégrés dans les pieds, les meubles peuvent s'adapter à toutes les hauteurs voulues suivant la fonction impartie.
Démocratiser des références, établies depuis longtemps, s'adapter à la morphologie humaine des nouvelles générations plus grandes.
Proposer plusieurs façons de consulter des ouvrages, grâce à la mobilité verticale des tables, Position basse 66 cm, Position "bar" 80 cm et debout 90 cm.
Les Rayonnages
Il nous semblait important d'attirer le visiteur grâce à des "têtes de gondoles" lumineuses présentant des ouvrages ouverts...
2) Rester dans un coût financier équivalent à du mobilier acheté dans le commerce.
3) Possibilité de décliner le mobilier à d'autres médiathèques tout en le personnalisant pour chaque projet spécifique.
La signalétique. (Conception : Gabriel Calladine.)
"Convergence graphisme/architecture"
Il a été relativement aisé de concevoir une signalétique qui s'harmonisait avec ce lieu, de grandes surfaces d'expression ont été laissées volontairement disponibles.
Les grands murs peints ont été conçus avec le double dessein d'être informatif et décoratif, l'utilisation colorée des piles de soutien balisant déjà les espaces, s'est imposée d'elle-même, d'autant plus que les codes couleurs des différents espaces avaient été définis dès la conception du mobilier de rayonnage.
Au final, le résultat obtenu est une signalétique qui peut exprimer sa propre personnalité tout en convergeant avec le registre architectural dans son ensemble.
Les Matériaux :
Les matériaux ont été choisis pour leur durabilité dans le temps, leurs aspects et leur lien avec leur fonction.
L'inox recuit brillant de la salle de spectacle révèle l'environnement tout en l'interprétant et le déformant.
La cotte de mailles translucide développe plusieurs niveaux de perception. Elle est mise en opposition à l'inox, ce qui permet, suivant l'ensoleillement de la journée, une lecture architecturale encore différente.
Le mélange, du translucide, de la profondeur et du reflet déformé s'opposent et s'enrichissent. ils offrent ainsi une appropriation libre de ce que peut représenter la notion de « culture » et de sa perception.